Hiragana et prononciation

Cette leçon va vous demander un peu de temps. Je vais mélanger à la fois le système syllabaire hiragana et des informations avancées sur la prononciation. Vous trouverez en bas de page un tableau récapitulatif et une série d'exercices pour vous entrainer à les lire.

Pour bien faire, lisez chaque jour le contenu d'un titre, et rendez-vous en bas pour faire les exercices correspondant à ce que vous avez déjà appris, et ce que vous avez appris ce jour-là.

Les parties qui se présentent de cette manière sont des points plus avancés, qui ne sont pas nécessaires en première approximation. Lors de votre première lecture d'une leçon, ignorez ces points. Une fois que vous commencerez à maitriser la leçon, recommencez votre lecture : ça vous rafraîchira la mémoire, et vous pourrez lire ces informations supplémentaires.

More et hiragana

En français comme dans beaucoup d'autres langues, la syllabe est l'unité rythmique. En japonais, c'est le more. Une syllabe peut en contenir un ou plusieurs. Dans la suite, nous allons voir que chaque more a un symbole unique, ou presque.

Le japonais est très rythmique, mais la règle est simple : un temps = un more. Cela signifie que certaines syllabes seront plus longues que d'autres, alors attention !

Les voyelles

Le japonais contient 5 voyelles, que l'on note dans cet ordre: a, i, u, e, o. Contrairement au français, les voyelles ne s'associent pas pour en former d'autres, il y a donc bien 5 « son-voyelles ». Voyons comment les prononcer :

a
Se prononce comme le a en français : « patte », « tarte »
i
Se prononce comme le i en français : « ivre », « cire »
u
Se prononce comme le ou en français : « ouvre », « cou ».
e
Se prononce comme un é ou un è en français (pas comme eu) : « être », « évènement »
o
Se prononce comme le o (fermé) en français (ou les autres orthographes pour le même son) : « autre », « roseau »

Techniquement, le a se prononce avec une position plus relâchée de la langue (plus vers le centre de la bouche, pas tirée vers l'extérieur), mais les variations entre locuteurs sont assez importantes pour que le a français suffise. La différence est assez faible pour ne pas être vraiment audible.

Vous êtes-vous déjà demandé quelle était la différence entre le son u et i en français ? J'en doute. Prononcez-en quelques-uns à la suite, en alternant. Vous avez remarqué ? La différence entre les deux, c'est principalement la position des lèvres. La preuve : prononcez un i et tout en maintenant le son, sans rien changer de la position de votre machoire ou de votre langue, refermez les lèvres en cercle. Vous prononcez maintenant un u !
Maintenant je dois vous l'avouer : j'ai menti. Ne jamais croire un chat sur parole ! Le son u japonais n'est pas vraiment équivalent au son ou français. Prononcez le ou, mais cette fois-ci, étirez les lèvres, un peu comme pour le i (pas trop non plus, vous seriez ridicule). Ça n'a l'air de rien, mais la différence est suffisament notable pour que ce soient deux sons distincts en Turque par exemple.

Il existe un more correspondant à une voyelle seule (sans consonne) :

a i u e o

Le y

La plupart des autres mores se composent d'une consonne suivie d'une voyelle. À partir d'ici, chaque partie se concentre sur une consonne et les voyelles qui peuvent y être associées. Le y ne devrait pas vous poser de problème : ça se lit comme en français. Remarquez qu'il n'y a pas de more correspondant à yi ni ye. Ces deux mores sont totalement absents de la langue japonaise et n'ont donc pas de caractère correspondant.

ya yu yo

Les caractères yi et ye existent bien, mais dans des formes reconstruites, et ne sont presque jamais utilisées, sauf pour des textes classiques.

Le k

Le k se prononce comme en français et forme un certain nombre de mores. C'est la première consonne que nous verrons qui peut s'associer aussi bien avec une voyelle qu'avec un more en y. Bien que dans ce dernier cas, on utilise deux caractères, remarquez que le caractère ya, yu et yo sont plus petits. La combinaison de ki avec un petit caractère forme un more unique, et pas deux !

ka ki ku ke ko きゃkya きゅkyu きょkyo

Le k de ka, ku, ke et ko se prononce de la même manière. Observez comme la langue vient contre l'arrière du palais pour bloquer la sortie d'air. ki se prononce de la même manière, mais la langue vient se coller au milieu du palais, pour préparer le terrain pour le son i. Le phénomène est similaire en français, donc ne vous focalisez pas trop là-dessus.

Le g

Observez comment votre langue et votre bouche font exactement les mêmes mouvements pour k et pour g. La différence, c'est l'utilisation des cordes vocales. On dit que la consonne g est voisée, c'est-à-dire qu'elle utilise les cordes vocales. Cette différence est marquée en japonais par l'utilisation de dakuten (vous pourrez aussi entendre « tenten »). C'est la marque d'une consonne voisée, qui s'écrit avec deux petits traits en haut à droite du caractère.

ga gi gu ge go ぎゃgya ぎゅgyu ぎょgyo

Attention ! Contrairement au français, le g ne change pas de son devant i ou e. gi se prononce comme « gui », pas comme « girafe ». Ce n'est en aucun cas un j.

Le g se prononce comme le k mais voisé. Comme vous vous y attendez, dans gi, la langue vient se coller au milieu du palais, pour préparer le terrain pour le son i. Un autre effet peut apparaître lorsqu'on parle rapidement : le son g mute. Au lieu de se poser contre le palais et bloquer le flux d'air, la langue vient seulement se rapprocher du palais et repart rapidement. Le son est parfois nasalisé, ce qui le peut le faire ressembler à un n.

Le s

Le s se prononce toujours comme dans « source » en français, jamais comme un z (comme dans « basse » mais pas comme « base »). Lorsqu'il est suivi d'un i ou d'un petit y, il se prononce ch. Voilà le tableau :

sa shi su se so しゃsha しゅshu しょsho

La prononciation du s (et sh) en japonais est un peu différente de la prononciation française. En français, dans les deux cas, c'est le bout de la langue qui vient se rapprocher de la crête alvéolaire (ou la jonction avec le palais pour sh, un peu derrière). En japonais, c'est le plat de la langue qui est utilisé. Le bout de la langue se retrouve alors derrière les dents du bas. Le son est assez similaire pour le s, mais la différence est assez audible pour le sh.

Le z

Ce son se prononce comme le z en français. Les mores avec la voyelle i et les petits y se prononcent comme le j (comme « jour »).

za ji zu ze zo じゃja じゅju じょjo

Deux choses à noter : après une pause (après un sokuon, un n ou en début de phrase), tous ces mores se prononcent généralement avec un petit d devant. En plus, la position de la langue est la même que pour le s : c'est le plat de la langue qui forme le son, pas le bout.

Le t

Le son se prononce comme en français (comme « table »). Encore une fois, il y a une exception pour le i et les petits y. Cette fois-ci, il faut prononcer tch comme « tchèque ».

ta chi tsu te to ちゃcha ちゅchu ちょcho

Le d

Il est techniquement possible d'utiliser la variante avec les petits y, mais ils ne sont pas utilisés en japonais. Le son se prononce comme le d (comme « dent ») en français. Encore une fois, associé au i, le son change et devient dji, comme dans « Djibouti ».

da ji zu de do

Le n

Il n'y a pas grand chose à dire ici, c'est comme en français.

na ni nu ne no にゃnya にゅnyu にょnyo

Le h

le français ne possède pas ce son, mais c'est le même qu'en anglais. C'est un h aspiré. Cette fois-ci, l'exception notable est associé à la voyelle u, qui devient un f.

ha hi fu he ho ひゃhya ひゅhyu ひょhyo

Encore deux précisions : le f de fu n'est pas le f français. En français, on produit un f en rapporchant la lèvre inférieure des dents du haut. Ce f japonais se produit en rapprochant les deux lèvres ensemble. Le son est très proche.
Deuxièmement, le hi (et les petit y) ne sont en fait pas des h aspirés. Pour produire ce sont, c'est un peu comme le shi, mais le plat de la langue se rapproche du palais (un peu plus en arrière par rapport au shi, mais pas de beaucoup). Pas étonnant que les enfants japonais aient parfois du mal à distinguer ces sons !

Le b

Il n'y a rien à dire sur ce son, c'est comme en français.

ba bi bu be bo びゃbya びゅbyu びょbyo

Le p

Il n'y a rien à dire sur ce son, c'est comme en français.

pa pi pu pe po ぴゃpya ぴゅpyu ぴょpyo

Le m

Il n'y a rien à dire sur ce son, c'est comme en français.

ma mi mu me mo みゃmya みゅmyu みょmyo

Le r

Sans doute l'un des sons les plus difficiles à produire en japonais. C'est un son très court, et il vous faudra un peu d'expérience pour le maitriser. Il s'agit de faire se toucher la pointe de la langue et la crête alvéolaire, avant de rebondir dessus en baissant la langue, très rapidement. Attention à ne pas produire un claquement, ce n'est pas le but. Si vous savez rouler les r (comme en espagnol), c'est le même son, mais la langue ne doit toucher la bouche qu'une seule fois.

ra ri ru re ro りゃrya りゅryu りょryo

Il est aussi possible de ralonger le son faisant rouler la langue plus longtemps. Attention, c'est considéré comme très mal élevé.

Le w

Ces sons sont assez rares. Il n'y a que deux caractères à apprendre, les autres possibilités n'apparaissent pas en japonais. Attention, bien que le deuxième soit dans cette catégorie, c'est une voyelle pure.

wa o

Sokuon っ

Ce caractère s'écrit avec un petit tsu (っ). Il ne produit pas de son par lui-même, mais redouble la consonne du more suivant, en la rallongeant pendant un temps entier. En romaji, on l'écrit en réutilisant la consonne suivante.

La consonne nasale ん

Il s'agit du more le plus compliqué à maitriser. Il possède plusieurs sons en fonction de ce qui suit. La règle est relativement simple, mais difficile à mettre en place sans un peu d'expérience : il faut faire une cosonne nasale qui a le même point d'articulation que la consonne suivante.

Avant n, t, d, r, ts, z, ch et j, elle se prononce comme un n supplémentaire (le point d'articulation est la crête alvéolaire)

Avant m, p et b, elle se prononce comme un m supplémentaire (le point d'articulation est au niveau des lèvres)

Avant k et g, elle se prononce comme un ng (le point d'articulation est au niveau du palais, comme le k et le g)

À la fin d'une phrase, le point d'articulation est encore plus en arrière (le même que le r français)

Enfin, avant une voyelle pure, h, f, s, sh et w, c'est une voyelle nasale qui est utilisée.

Ce dernier cas est assez subtil. On a trois (ou, en fonction du locuteur, quatre) voyelles nasales en français (on, an, in et un). Pour les produire, il suffit de laisser passer de l'air par le nez. Faites l'expérience vous-même : mettez la main sous le nez. En prononçant ces voyelles, vous devriez sentir de l'air passer par le nez, alors que ce n'est pas le cas des autres voyelles. À partir du moment ou vous avez compris ça, vous devriez arriver à maitriser le i et le u (japonais, pas français) nasal, en prononçant un i ou un u tout en laissant de l'air passer par le nez.

Sur ce dernier point, vous aurez remarqué qu'il semble être difficile de faire la différence en romaji entre に et んい. Il y a bien une énorme différence de prononciation, et pour éviter de les confondre, に s'écrit toujours ni, alors que んい s'écrit n'i.

Récapitulatif

Voici le tableau des caractères que vous avez appris dans cette leçon :

aiueoyayuyo
a i u e o ya yu yo
ka ki ku ke ko きゃkya きゅkyu きょkyo
ga gi gu ge go ぎゃgya ぎゅgyu ぎょgyo
sa shi su se so しゃsha しゅshu しょsho
za ji zu ze zo じゃja じゅju じょjo
ta chi tsu te to ちゃcha ちゅchu ちょcho
da ji zu de do
na ni nu ne no にゃnya にゅnyu にょnyo
ha hi fu he ho ひゃhya ひゅhyu ひょhyo
ba bi bu be bo びゃbya びゅbyu びょbyo
pa pi pu pe po ぴゃpya ぴゅpyu ぴょpyo
ma mi mu me mo みゃmya みゅmyu みょmyo
ra ri ru re ro りゃrya りゅryu りょryo
wa o
n .

Exercice

Quand vous réussissez les exercices sans avoir besoin de regarder le tableau au-dessus, c'est que vous savez lire ! Vous pouvez alors passer à la leçon suivante. Félicitations !